Natacha Chetcuti, sociologue, est membre du LEGS (Laboratoire d’études sur le genre et la sexualité), université Paris 8. Elle mène actuellement une recherche sur le lien entre genre, sexualité et antisémitisme dans les mouvements d’opposition au mariage homosexuel et à l’homoparentalité. Elle a publié, entre autres, Lesbianisme et féminisme : histoires politiques (L’Harmattan, 2003) et Se dire lesbienne (Payot, 2010).
Diplômée de philosophie morale et politique à la Sorbonne, Stéphanie Arc est journaliste. Membre active de SOS Homophobie, elle participe, par ses écrits et interventions en France et en Europe, à la lutte contre la lesbophobie et le sexisme. Elle vient de publier Identités lesbiennes, en finir avec les idées reçues, éd. Cavalier bleu, 2015.
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Après Jeanne Magazine, périodique numérique qui vient de fêter son premier anniversaire, Well Well Well, belle revue semestrielle, parue en septembre dernier et dont on attend la 2e livraison, la renaissance de la revue québécoise Amazones d’Hier, Lesbiennes d’Aujourd’hui, autour de Danielle Charest (voir ICI), voici "Plus gouine la vie ?", numéro spécial de la revue Miroir/Miroirs présenté par Natacha Chetcuti, codirectrice du numéro, et Stéphanie Arc, corédactrice.
Histoire, analyse et théorie, création et actualité : de Gertrude Stein et Violette Leduc à DJ Sextoy, de Monique Wittig aux personnages de lesbiennes dans la série Plus belle la vie, en passant par l’inévitable figure de la garçonne, ce numéro spécial a réuni les meilleures plumes pour incarner l’existence lesbienne, dans le questionnement même des représentations du lesbianisme. D’où le sous-titre du numéro, un rien angoissé : « Où sont les lesbiennes ? ». D’éclipses en reconfigurations, d’icônes visibles en repré- sentantes notoires mais cachées, de récits publics en sous-texte, la culture lesbienne se donne à voir sous un jour mouvant, selon qu’on l’appréhende par le militantisme, ses lieux de sociabilité, la littérature, la presse, l’art ou encore le cinéma. À travers ses figures et personnages iconiques, ses formes médiatiques et littéraires, il s’est agi de mettre au jour les tensions qui travaillent la « mise en scène » du lesbianisme, avec les enjeux politiques et sociologiques qu’elles sous-tendent. L’éventail est riche entre modèles hégémoniques et contre-modèles, dont les représentations peuvent être aussi un lieu de conflictualité autour de la définition même du lesbianisme, des « identités » lesbiennes. Celles-ci constituent pourtant des imaginaires sociaux qui sont autant de ressources à disposition des lectrices. Outre les deux codirectrices de la revue, Natacha Chetcuti et Nelly Quemener, sont parmi les signatures contemporaines de ce numéro : Stéphanie Arc, Christine Bard, Alison Bechdel, Eugénie Kuffler, Anne Larue, Élisabeth Lebovici.
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