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Programme
de Bagdam
- novembre 2004 -
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Samedi 6 novembre
- 17 h
Théâtre Daniel Sorano,
35 allées Jules-Guesde, Toulouse
Rencontre-débat
avec Taslima Nasreen
pour l'ensemble de son œuvre, littéraire et combattante.
Titre de son intervention :
" Le passé n'est pas un pays étranger "
Elle sera accompagnée (et traduite) par Danielle Charest,
militante et romancier.
Pour préparer la venue de Taslima plus particulièrement
à l'école lesbienne, Bagdam lance un travail sur ses textes
dont voici - pour celles qui veulent y participer - la règle
du jeu :
Ier temps. Lecture, chez soi, seule ou avec des amies,
des textes, et prises de notes en vue de questions à lui
poser ou de textes à lire en public, ou toutes idées suscitées
par les textes et articles.
IIe
temps. Rendez-vous le mercredi 3 novembre à 20 h (à
la Gavine, 2, rue Jouxt-Aigues) pour mettre les idées en
commun et élaborer la rencontre avec Taslima. [Celles qui
ne pourront pas venir peuvent écrire, téléphoner ou mailer
leurs idées.]
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Dimanche
7 novembre - 9 h-12 h
Résidence
René-Maheu, 6 bis, rue Villeneuve - M° Saint-Cyprien
À l'école des lesbiennes
La 3e rentrée de notre cycle d'études est inaugurée cette année
par Taslima Nasreen l'irréductible - résistante, combattante
et poète, un modèle pour nous toutes (voir sa présentation à la
fin de ce programme).
Le travail avec Taslima est en cours d'élaboration collective
(voir encadré).
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Lundi 8 novembre - 20 h
Cinéma Utopia
(horaire et lieu de passage - Toulouse ou Tournefeuille - susceptibles
de modification, consulter la gazette d'Utopia qui paraît le 13
octobre)
Mon féminisme à moi
Film documentaire de Dominique Cardona et Laurie
Colbert, Canada, 1998, 55 min, VOSTF, vidéo.
Elles sont sept - avocates, enseignantes, écrivaines, journalistes,
éditrices, indiennes, étatsuniennes, canadiennes, irlandaises,
passionnées, brillantes - et elles s'expriment sur le monde tel
qu'il va, elles l'analysent et parfois elles font un rêve… Les
thèmes abordés : féminisme et : médias, pornographie, peur,
violence, lesbianisme, avortement, maternité, mariage, viol, sexualité,
santé, religion, racisme, spiritualité, races et classes, économie
libérale…
Débat
mené par Danielle Charest, militante et romancier, en présence
de Taslima Nasreen, exceptionnellement à Toulouse
Thème du débat :
Du féminisme et de l'hétérosexualité
Question très contemporaine : à qui profite le maintien contre
vents et marées de l'hétérosexualité comme norme ? La réponse
est, entre autres, dans l'assujettissement des femmes, absolument
nécessaire dans un régime politique hétérosocial généralisé. Car
l'hétérosexualité est le lieu privilégié de la domination des
femmes. Or ce lieu de tous les dangers pour elles est devenu objet
d'études. Son statut de droit divin connaît quelque tremblement,
grâce aux théoriciennes lesbiennes féministes et plus récemment
au travers des études sur le genre. Tous les règnes ont une fin…
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Taslima Nasreen
Née au Bangladesh, en 1962, dans une famille musulmane, T. Nasreen
a d'abord été médecin avant de se consacrer définitivement à l'écriture.
À 24 ans, elle publie son premier recueil de poésie et s'emploie
dès lors, dans différents essais, articles et textes politiques,
à mettre à nu les racines de l'oppression des femmes. Avec ténacité,
elle dénonce en même temps l'escalade de la violence qui frappe
son pays à partir de 1988, lorsque la constitution, qui se fondait
auparavant sur la laïcité, fait de l'islam la religion d'État.
Cette régression provoque entre autres la féroce persécution de
la minorité hindoue, que Taslima Nasreen décrira dans son roman
Lajja (La Honte).
En 1990 - elle a 28 ans -, les fondamentalistes islamistes lancent
une campagne contre elle, dévastent le bureau du journal où elle
écrit, l'agressent à plusieurs reprises et réclament sa pendaison.
(Rappel : l'année précédente, en 1989, Salman Rushdie avait été
condamné par une fatwa, décret émis par des imams, responsables
religieux des mosquées.)
Son refus des concessions et la qualité de son œuvre avaient cependant
déjà propulsé T. Nasreen à l'avant-plan de la scène littéraire
progressiste au Bangladesh et en Inde ; en 1991, elle reçut entre
autres prix le prestigieux Ananda Literary Award de Calcutta.
Mais en 1993, à la parution de Lajja, le gouvernement interdit
la diffusion du livre ainsi que toute nouvelle publication de
T. Nasreen. L'organisation "Soldats de l'Islam" exige à nouveau
sa mise à mort, émettant une première fatwa (il y en aura d'autres)
avec mise à prix.
Lorsqu'en 1994 elle déclare dans une interview que le Coran est
dépassé, les autorités lancent un mandat d'arrêt contre elle pour
atteinte aux sentiments religieux de la population. Les fondamentalistes
brûlent ses livres en public et émettent deux autres fatwas à
son encontre.
T. Nasreen en est réduite à plonger dans la clandestinité. Elle
n'en sortira que pour être expulsée du pays deux mois plus tard,
en août 1994 - elle a 32 ans -, après d'âpres négociations avec
les ambassades de plusieurs pays, interpellées principalement
par des groupes féministes et humanistes. Elle entame alors une
longue errance en Occident, exil qui se prolonge aujourd'hui encore.
Donnant des conférences dans le monde entier, elle continue de
faire de son écriture une arme de lutte. Elle a reçu le soutien
du Parlement européen et de l'Union internationale des écrivains.
Elle enseigne cette année à l'université de Harvard, aux États-Unis.
(L'Express, avril 2003)
o Le voile est, pour moi, le signe de la plus profonde oppression.
o À celles qui ne se battent pas pour faire cesser l'oppression
de ce système patriarcal et religieux, je dis : honte à vous !
Honte à vous de conforter un tel système !
o
Le Coran ne dit rien sur la réalité du monde, il ne permet pas
la mise en œuvre des droits de l'homme, de la démocratie, de la
liberté d'expression. Il est plein d'idées fausses sur l'univers.
o
Si c'est insulter l'islam que d'affirmer que le Coran est un texte
oppressif, alors je peux insulter l'islam. Ce qui compte pour
moi, c'est l'être humain, et non le texte. L'islam n'est pas une
personne avec un cœur et des sentiments. Ce n'est qu'une création
humaine qui date de très longtemps. Je pense réellement que l'islam
est une torture contre les femmes. Une torture que nous devons
combattre.
(Le
Nouvel Observateur, décembre 2003)
o
Je me rappelle encore le choc que j'ai ressenti, quelques jours
après l'attentat du World Trade Center, sur la route entre New
York et le New Hampshire, en me faisant doubler par une voiture
qui arborait un écriteau disant : "Fuck Allah". Je ne crois pas
en Allah, et ça m'est bien égal que quelqu'un l'envoie chier.
Mais cet écriteau m'a terrifiée. Une question m'a traversé l'esprit
: pourquoi son auteur envoyait-il chier Allah plutôt que Mohammed
Atta et sa bande ?
o
[Aux USA] on m'a applaudit lorsque je me suis élevée contre l'islam
et le fondamentalisme musulman, mais lorsque j'ai protesté contre
la politique étrangère des États-Unis (…), les réactions ont été
très violentes : sur certains campus, on m'a même fait taire.
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