Dans Les lèvres rouges, 1971
Avec Gisèle Halimi au procès de Bobigny en 1972
Delphine Seyrig dans L’année dernière à Marienbad (1961)
Avec Marguerite Duras, 1974
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Du 2 au 30 septembre 2010
Toulouse - Médiathèque José Cabanis
Cycle Delphine Seyrig
Un grand bravo à la Médiathèque José Cabanis qui organise, du 2 au 30 septembre, dans le cadre des 40 ans du MLF, un cycle de dix films avec ou sur la grande Delphine Seyrig (le programme en fin d'article).
Delphine Seyrig, féministe, actrice, productrice, réalisatrice et femme de théâtre, est morte en 1990, à 58 ans. Proche de la quarantaine dans les années 70, elle disait avec humour qu’il était trop tard pour qu’elle puisse devenir lesbienne… Elle en incarne une, flamboyante, dans le film “soft gore” noir d’humour d’Harry Kümel, Les lèvres rouges (1971) où elle porte le nom de la terrible comtesse hongroise Erzsébet Báthory.
Bagdam possède une précieuse cassette audio, enregistrement de l’émission qui fut consacrée à Delphine Seyrig en novembre 1985 par la radio libre féministe toulousaine Il ferait beauvoir, animée, entre autres, par d’actuelles bagdamiennes (bon exemple du célèbre “continuum” toulousain).
Voici un extrait de sa réponse à la question “Comment avez-vous réagi à l’apparition du Mouvement de libération des femmes” (essayez d’imaginer sa voix unique de violoncelle, scandant lentement) :
Quand ce mouvement s’est mis à exister, consciemment, se reconnaissant et s’appelant et disant, communiquant, les problèmes, ouvertement, en les nommant, ça a été pour moi une reconnaissance plutôt qu’une découverte. Ça a été la découverte que ça pouvait s’exprimer.
Ah, avoir 15 ans et découvrir Delphine Seyrig dans L’année dernière à Marienbad (Lion d’or de Venise 1961), film d’Alain Resnais et d’Alain Robbe-Grillet, grand coupeur de femmes en morceaux et auteur lucide de cette phrase : « Il est certain que, dans la fantasmatique mâle, le corps de la femme joue le rôle de lieu privilégié de l’attentat. » Pourquoi ce film est-il culte pour certaines lesbiennes qui l'ont vu à l'adolescence ? parce que ces préféministes (nous sommes au début des années 60) ont aimé d'instinct le personnage incarnée par D.S., qui, exclusivement entourée d'hommes et harcelée par l'un d'eux, ne se souvient pas, ne veut pas se souvenir, disparaît dans les couloirs, bref s'échappe encore et encore, inlassablement, inatteignable.
Comme la pomme douce
qui rougit au bout d'une branche
au bout tout au bout,
ils l'ont oubliée
les cueilleurs de pommes.
Oubliée ? Non
mais ils n'ont pas pu l'attraper. (Sappho)
On peut voir l'Hommage à Delphine SEYRIG par Jean-Claude BRIALY, Marguerite DURAS et Jeanne MOREAU (off)
http://www.ina.fr/art-et-culture/cinema/video/I04274426/hommage-a-delphine-seyrig-par-jean-claude-brialy-marguerite-duras-et-jeanne-moreau-off.fr.html
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