Invitées
par l’équipe du colloque célébrant
le 20e anniversaire du festival de cinéma gay et lesbien
Image+nation, notre « duo de choc »
– ainsi que les avait présentées Line
Chamberland lors de la soirée « Lesbians
Only » organisée quelques jours plus tôt
– a pu éprouver ce que c’est que de s’exprimer
dans un contexte anglophone majoritaire et de mixité
LGQueer majoritaire aussi !
Ça (ce vécu de
« minorisées »), c’était
lors de l’atelier du 17 novembre (en
matinée) où Brigitte et Jacqueline ont dû
évoquer les 20 ans d’expérience
cinéma
bagdamienne
en moins de 15 minutes, associées à la tribune
à 4 autres invité-es de tous horizons, dont
Line Chamberland, professeure à l'UQAM, et Kebo Drew,
organisatrice du festival Queer Women of Color Media Arts
Project à San Francisco (en réalité,
queer ici veut dire lesbienne). La scène se passe dans
un amphithéâtre de 200 places de la Concordia
University (anglophone, tandis que l’UQAM, l’université
du Québec à Montréal où enseigne
Line, est francophone).
Public clairsemé de 45
personnes. À la gauche de Jacqueline, un jeune vidéaste
de San Francisco spécialisé dans le porn queer
(extraits projetés dans la salle qui était aussi
l’une des 3 salles de projection du festival), en particulier
porno « lesbien ». Il s’exprimait
juste après Jacqueline et Brigitte et, en préambule,
a bien spécifié son …pénible étonnement
qu’on puisse encore être attachées à
s’intituler lesbiennes et à revendiquer la non-mixité,
concept à ses yeux indéfendable et surtout dépassé…
Heureusement, derrière
BB et JJ sur grand écran, l’affiche en géante
de Tout sur l’amour : Barbara
Stanwick et Rita Hayworth, anges tutélaires involontaires,
veillaient sur elles, donc sur nous.
Voir photo, hélas floue, ce qui fait peut-être
sens !
Le 14 novembre
avait eu lieu la soirée « Lesbians
Only » autour du thème déjà
abordé en juin à Toulouse lors de la venue de
Line Chamberland (rencontre au cinéma ABC) : Toulouse-Montréal,
villes d’utopie lesbiennes – Mythe et réalité.
Hélas, est-ce la pluie
glaciale qui était survenue l’après-midi
? L’assistance était plus que réduite
: entre 20 et 30 lesbiennes d’âge mûr ont
participé à cette soirée, pourtant préparée
avec engagement par le RLQ (Réseau
des lesbiennes du Québec) et Line Chamberland.
BB et JJ avait pourtant d’autres ambitions que de faire
un constat désenchanté. Elles ont été
aidées en cela par une des rares militantes de jeune
génération présente, une Toulousaine
travaillant actuellement à l’université
Concordia citée plus haut : Esther Guzman, mieux connue
sous son nom d’auteure de fanzine lezbienne, la Lola
Gouine de Il pleut des gouines ! (BB et JJ ont
d’ailleurs raté le vernissage de son dernier
opus, qui avait lieu… juste après leur départ.)
Lors de cette soirée,
un documentaire de Diane Heffernan et Suzanne
Vertue (RLQ) a été présenté,
relatant les hauts faits de la visibilité lesbienne
au Québec depuis les années 70.
Line Chamberland,
vous l’aurez compris, a été l’hôtesse
majeure de ce séjour toulousain à Montréal.
C’est elle qui a organisé
ou favorisé le cadre des différentes prestations
bagdamiennes.
C’est elle qui a également
permis à Jacqueline Julien d’intervenir deux
autres fois sur des thèmes forts différents
: le premier, à l’UQAM, le 7 novembre,
sur La violence masculine lors d’une
« conférence-midi » (de 12 h
30 à 14 h). Jacqueline à présenté
et lu des extraits de … Disent-ils
(coédition AHLA/Bagdam édition, 2006), en les
articulant à l’ouvrage de Patrizia Romito qu’elle
a traduit de l’italien Un silence de mortes
(Syllepse, 2006). Cette conférence a été
donnée en pleine grève des étudiants
(en quasi-synchronie avec la France !), donc là encore
et pour d’autres raisons : audience réduite d’une
vingtaine de personnes – dont 1 masculiniste (qui n’a
pas fait long feu !).
Le lendemain 8 novembre,
cerise sur le gâteau : soirée « Tout
feu tout flamme », autour de la lecture
de textes érotiques lesbiens dont ceux de Jacqueline
Julien (extraits du CD Le Feu, + Histoire en
cours), Germaine Beaulieu, Nicole Brossard (Under
tongue, lu par Laure Neuville de la Revue Treize),
Gloria Escomel… La librairie gay et lesbienne
Serge & Réal qui accueillait l’événement
était comble, et l’ambiance plus que chaleureuse
Comme quoi : les goudous sont
toujours partantes
dès qu’il s’agit de textes de désir,
de désirs de texte !
Aux impressions parfois mitigées (en termes d’affluence
donc d’impact) que l’on pourrait dégager
de cette rencontre Montréal-Toulouse, il faut cependant
ajouter les mille et un plaisirs et rires, les conversations
partagées avec de délicieuses hôtesses,
savantes, courageuses et engagées. Qu’elles en
soient mille et une fois remerciées. Ont été
resserrés les liens pour de futures actions en commun,
en particulier pour le prochain colloque international d’études
lesbiennes de Toulouse, en avril 2009.
Last but not least, le festival de cinéma lui-même,
Image+Nation, où les séances
de films à thématiques lesbiennes ont fait salles
combles.
Comme quoi : les goudous sont
toujours partantes
dès qu’il s’agit d’images de désir,
de désirs d’image…
Nous travaillons dès maintenant à la venue des
films vus à Montréal (dont certains sont passés
aussi à Cineffable en novembre) lors de prochains cycles
de cinéma lesbien à Toulouse.
Alors à très bientôt, et n’oubliez
pas le rendez-vous du 13 décembre à
la librairie Ombres blanches, à 18 h,
rencontre autour de Catherine Gonnard et Elisabeth
Lebovici, pour leur ouvrage
Femmes artistes, artistes femmes
(Hazan, 2007).
-
Jeudi
13 décembre
18 h - librairie Ombres blanches à Toulouse
Rencontre-débat à l’initiative de
Bagdam Espace lesbien,
avec Catherine Gonnard et Élisabeth
Lebovici
à l’occasion de la parution aux éditions
Hazan de leur ouvrage
Femmes artistes/artistes femmes – Paris, de 1880
à nos jours.
Catherine Gonnard, journaliste et essayiste,
en poste à l’Institut national de l’audiovisuel.
Elisabeth Lebovici, historienne de l’art,
critique d’art, ancienne rédactrice en chef
de Beaux-Arts Magazine.
Présentées par Jacqueline Julien, Bagdam Espace
lesbien
Nous savons déjà qu’il y aura salle
comble, prenez vos dispositions !
Comme quoi : les goudous…