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Programme
de Bagdam
- novembre 2004 -
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avec
TASLIMA NASREEN
Les 6, et 7, et 8 novembre 2004
Trois journées d'intensité féministe contre tous les fondamentalismes
Journées chaleureuses
et festives aussi…
Lesbiennement vôtres.
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Nous
remercions encore de tout cur Taslima. Et à nouveau
nous la saluons pour le courage que son courage nous donne, pour
l'assurance que sa détermination nous renforce.
Nous savons - et c'est un savoir gynophile - que lorsque les hommes
tuent au nom de leurs croyances religieuses, les femmes sont :
ou déjà mortes ou en danger de mort. La religion
induit une violence perpétuelle. Pour Taslima, atteinte
par la violence de l'islam, il ne s'agit pas que d'islam mais
de n'importe lequel de ces marais puants de la religion
- ainsi que les désigne l'un de ses personnages dans son
roman Lajja.
Nous savons que le retour pestilentiel des légitimités
religieuses empoisonne et suffoque les États, empêche
qu'advienne la démocratie si celle-ci est à instituer,
la démantèle si celle-ci prétend en être
une, comme aux États-Unis, imposant partout cet autre état
: celui de non-droit liberticide, raciste, homolesbophobique.
Avec, pour obsession number one : casser les femmes, les enfagoter,
oui sous des voiles le cas échéant, mais aussi dans
des rituels masochistes mortifères de soumission au genre
male, fût-il God ou Allah.
Ces fascismes intégristes, celui de Bush et de ceux qu'il
aligne sur l'axe du mal (lui-même en étant un des
premiers pieux d'attache) est une vague terrifiante de tous les
pires.
Que celles qui nous lisent ne s'illusionnent donc jamais sur le
relatif lesboconfort de nos vies matérielles. Nous ne serons
" à l'abri " - si cela peut avoir encore un sens
sur une planète mise à feu - qu'en restant folles
de rage. N'oublions jamais que notre colère est la première
porte de la prise de conscience, le premier pas du combat.
Taslima Nasreen, l'irréductible, illustre ce combat par
sa vie même, d'injuste et volontaire exil. Nous sommes fières
de l'avoir accueillie et entourée pendant ces trois jours
d'émotions fondamentales...
Last but not least, un salut chaleureux à son infatigable
et brillante traductrice, l'écrivain militante Danielle
Charest. Sa voix inébranlable de lesbienne radicale a été
le vibrant fil conducteur entre nous et Taslima, anglophone. Quant
au débat qu'elle a animé au cinéma Utopia,
à l'issue de la projection de Mon féminisme à
moi (Dominique Cardona, Canada, 1998), il restera mémorable,
dans la rubrique : " Tout ce que vous vouliez savoir sur
l'hétérosexualité, son invention, et n'osiez
pas demander " !
Les concepts du lesbianisme radical sur la fabrique de l'hétérosocialité
que Danielle Charest a exposés sont des outils de premier
choix pour la prise de conscience, donc pour le combat. Par elle,
en toute clarté, servis sur un plateau ! Merci Danielle
!
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Trois
jours d'émotions fondamentales !
Taslima
Nasreen hilare devant le pochoir, réalisé par Nadine Laroche,
qui constella les murs de Toulouse en 1994 et qui lui souhaitait
la bienvenue.
(les
photos de ce mini-reportage sont de
Marie-Flous, Nadine Laroche et Stella Morenas)
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Samedi
6 novembre, 17 h : Taslima Nasreen au théâtre Daniel-Sorano,
salle comble.
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6
novembre 2004,
théâtre Daniel-Sorano à Toulouse : salle comble pour Taslima Nasreen.
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Danielle
Charest, Taslima Nasreen, belle et chaleureuse complicité. |
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Chacune
se souviendra du silence suspendu, de l'écoute profonde des énoncés
de Taslima, prononcés d'une voix de velours, si calme et pourtant
si ferme, du plaisir à entendre la traduction formulée à forte
voix (sans micro !) par Danielle Charest. Ce contraste des voix
était vivant, joyeux, l'ambiance impressionnante. Nous savons
maintenant que Taslima elle-même a beaucoup aimé sa conférence
à Sorano. Nous-mêmes remercions ce beau théâtre, son personnel
accueillant et bien sûr la librairie Ombres Blanches, notre habituelle
partenaire, qui nous y accueillait.
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Dimanche
7 novembre, 14 h 30 : Taslima " À l'École des lesbiennes ".
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7
novembre 2004,
à l'École des lesbiennes… |
Taslima
Nasreen et Danielle Charest
"profs" à l'École des lesbiennes… |
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Taslima
Nasreen lit des extraits de son œuvre en bengali. |
Un
long après-midi avec elle dans la salle René-Maheu, celle où s'est
déroulée notre 4e Colloque d'études lesbiennes en avril, "Fureur
et Jubilation" (Voir Infos/news),
et où pour la troisième année s'ouvrait notre École des lesbiennes.
Ambiance plus intime. Nous l'entourions cette fois au plus près.
Dans cet "enfin seules" que confère jubilatoirement la non-mixité
lesbienne, nos "questions" étaient plus directes, jamais indiscrètes.
Le visage détendu, ses réponses étaient celles d'une amie qui
cherche, comme nous, la voie étroite de la survivance dans un
monde hyper dangereux.
Après une pause goûter, lecture d'extraits de ses textes et choix
de poésies. Taslima nous les a lu-e-s en bengali…
Alors, chacune et toutes avons été conscientes de partager une
émotion inoubliable, émotion dont les points d'orgue furent la
lecture de poèmes écrits pour Taslima par deux des lesbiennes
présentes.
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Dimanche
7 novembre, à partir de 19 h 30
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nous
étions nombreuses à Folles
Saisons (ouvert exceptionnellement un dimanche soir) pour
notre soirée non mixte. Apéritif dînatoire
et fête.
Merci Sylviane, tu es la meilleure pour aller danser ! Tout était
bon.
Décidément, les folles soirées lesbians only
sont tout ce qu'on préfère.
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Lundi
soir, au cinéma Utopia à 20 h 30 : " Mon féminisme à moi " de
Dominique Cardona, projection suivie du débat animé par
Danielle Charest.
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Lundi
8 novembre 2004, cinéma Utopia, Danielle Charest, tribun aussi radical
que drôle, introduit le débat : " Du féminisme et de l'hétérosexualité
". |
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Taslima
était dans la salle (comble), "simple" spectatrice : c'était à
son tour de se reposer… Danielle ne pouvait être "que" ce qu'elle
est : radicalement radicale ! Une super présentation, et des questions/réponses
de qualité.
Détail : après la fin du film, tout le monde est resté à sa place,
contrairement à ce qui se passe en général, avec tous les moments
de flottement qui s'ensuivent…
Autre détail, mais significatif de combien il nous était difficile
de nous séparer à la fin de ces trois journées : entrées en masse
dans le café d'en face, après le débat, nous avons su (softement
!) nous dégager l'espace nécessaire à la bonne trentaine que nous
étions.
Vous avez dit rapport de forces en notre faveur ? Oui. Voyez comme
c'est facile, des fois… Dans un café.
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Taslima Nasreen
Un certain nombre d'ouvrages de Taslima Nasreen traduits en français
sont en livre de poche, certains sont épuisés (voir
en bibliothèque).
Lajja (1er roman), poche
Enfance au féminin, (récit autobiographique),
poche
Une jeune femme en colère, Stock
Femmes, poèmes d'amour et de combat (certains lesbiens),
éd. Librio, 2003
Vent en rafales (récit autobiographique), éd.
Philippe Rey, 2003
Femmes manifestez-vous !, Des femmes, 1994
L'amant français, Stock
Un retour, 1997 poche
L'alternative, récits, Stock, 1997
Une autre vie, Stock, 1995
Contre les fanatismes, publ. École moderne française
Scènes de mariage, 1998
Articles-interviews dans L'Express, 10 avril 2003 ; Le
Nouvel Observateur, 11-17 décembre 2003.
Voir aussi l'entretien dans Lire de septembre 2004
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Danielle Charest
Publications principales de Danièle Charest :
policiers :
L'érablière, L'échafaudage, L'étouffoir,
L'entrave, aux éditions Le Masque,
Conte à rebours, chez Diesel Press ;
pièce de théâtre :
Mais où est Mais, éd. du Sabord, Trois-Rivières,
Canada.
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Dominique Cardona et Laurie Colbert
Mon féminisme à moi, 1998, Canada, 55 mn,
VOST
Elles sont sept - avocates, enseignantes, écrivaines, journalistes,
éditrices, indiennes, étatsuniennes, canadiennes,
irlandaises, passionnées, brillantes - et elles s'expriment
sur le monde tel qu'il va, elles l'analysent et parfois elles
font un rêve
Les thèmes abordés : féminisme
et
médias, pornographie, peur, violence, avortement,
maternité, mariage, viol, sexualité, santé,
religion, racisme, spiritualité, lesbianisme, économie
libérale, races et classes
Dominique Cardona est
aussi l'auteure, avec Laurie Colbert, de l'excellent documentaire
Dieu merci je suis lesbienne.
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